Les relations restent tendues entre la Turquie et les Etats-Unis au sujet de l'intervention turque en Syrie, dirigée entre autres contre les Kurdes syriens. La Turquie a démenti avoir accepté un accord de cessez-le-feu, par l'entremise des Etats-Unis, avec les milices kurdes présentes de l'autre côté de sa frontière.
« Nous ne pouvons, dans aucune circonstance, accepter un compromis avec une organisation terroriste », a déclaré le ministre turc des Affaires européennes, Egemen Bagıs, à propos de cette annonce faite par les Etats-Unis le 30 août.
Etat « souverain » et organisation « terroriste »
Le ton du responsable turc est tranchant, il insiste aussi sur le fait qu'un Etat « souverain et légitime », comme la Turquie, ne peut pas être mis sur un pied d'égalité avec « une organisation terroriste », en référence au PYD, le Parti de l'Union démocratique des Kurdes de Syrie.
Mais au-delà de cette posture de fierté nationale au plan diplomatique, les autorités turques semblent avoir accepté les demandes de leurs alliés américains sur le champ d'opération. Aucune frappe turque n'a été rapportée contre les milices kurdes depuis lundi après-midi.
Par contre, les forces turques ont poursuivi leur offensive contre l'organisation Etat islamique (EI) dans le nord de la Syrie. Ce scénario ne peut que satisfaire Washington, qui appelait de ses voeux une large mobilisation contre le groupe terroriste mais ne voulait pas que la Turquie s'en serve comme prétexte pour combattre les Kurdes syriens, alliés des Américains sur le terrain.