Syrie: le grand écart des Etats-Unis face aux Turcs

En Syrie, les Etats-Unis sont contraints au grand écart. Washington doit jouer aux équilibristes entre son allié turc et ses partenaires kurdes. Et hier, jeudi 25 août, l'armée turque a tiré des obus contre des combattants kurdes dans le nord de la Syrie. Ankara tient donc ses promesses : la Turquie avait prévenu, ce n'est pas seulement contre le groupe Etat islamique qu'elle entend lutter. Les Kurdes du PYD sont aussi visés.

Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette

Les autorités turques avaient été très claires lors de la visite du vice-président américain Joe Biden à Ankara, le mercredi 24 août : les milices kurdes alliées à Washington doivent se retirent vers le sud-est, et ne pas se rapprocher de la zone où l'opération militaire turque « Bouclier de l'Euphrate » est en cours.

Selon Ankara, ce n'est pas le cas : la presse officielle parle de six ou sept villages, abandonnés par les jihadistes depuis l'opération militaire turque. Et que les milices kurdes contrôleraient désormais.

La Turquie refuse de voir ces milices kurdes remplacer en quelque sorte le groupe Etat islamique à sa frontière, a prévenu le ministre de la Défense ; la Turquie promet de répéter ce genre d'intervention si nécessaire. Un bombardement a été effectué depuis le territoire turc. La Turquie semble plus que jamais déterminée à mettre en place une zone tampon au sud de sa frontière pour y installer les rebelles syriens qui lui sont fidèles. Ce vendredi 26 août, la Turquie a envoyé quatre nouveaux chars dans le nord de la Syrie, a constaté un photographe de l'AFP positionné à la frontière.

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