Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
France et Grande Bretagne ont parlé de « crime de guerre ». Les Etats-Unis ont prévenu que le régime syrien « devrait payer le prix pour ces attaques ». Mais la Russie ne l’entend pas de cette oreille. Alliée de Bachar el-Assad, elle a annoncé qu’elle n’était pas prête à accepter les conclusions du rapport.
Moscou avait validé la mise en route de l’enquête il y a un an, mais son ambassadeur a estimé cette fois qu’on avait trouvé « l’arme du crime, mais qu’il n’y avait pas d’empreinte dessus ». Son homologue syrien a lui évoqué une manipulation politique, estimant même qu’il n’y avait pas de preuve de l’utilisation de chlore dans les deux attaques pour lesquelles son gouvernement est incriminé.
Virginia Gamba, qui dirigeait l’enquête, a maintenu qu’elle avait les informations suffisantes pour accuser les hélicoptères du régime syrien, tout comme elle a certifié de l’utilisation de gaz moutarde par l'organisation Etat islamique. « Le comité d’experts est parfaitement au courant de l’utilisation continue d’armes chimiques en Syrie, a-t-elle déclaré. Il y a même une diversification du type d’armes utilisées, ainsi que des personnes impliquées. Nous ne pouvons pas laisser les armes chimiques devenir la norme. Les responsables doivent être identifiés pour rendre des comptes et que soient empêchés de tels actes dans le futur. »
Quelle réaction judiciaire, voire politique ou militaire attendre ? La moindre initiative onusienne pourrait bien se heurter droit de veto de la Russie.