Irak: destitution du ministre de la Défense Khaled al-Obeidi

Tandis que l'armée irakienne se rapproche de Mossoul, la deuxième ville du pays tenue depuis plus de deux ans par le groupe Etat islamique, le ministre irakien de la Défense, accusé de corruption, a été destitué par le Parlement.

Khaled al-Obeidi est soupçonné d'avoir touché des pots-de-vin sur des contrats d'armement, des accusations que l'intéressé rejette. Ces dernières semaines les députés de Bagdad avaient levé son immunité, et ce jeudi ils ont voté sa destitution par 142 voix contre 102.

C'est une nouvelle illustration de la crise politique qui secoue l'Irak, entre blocages parlementaires et exaspération de la population qui juge les institutons globalement corrompues et inefficaces.

Le ministère irakien de la Défense n'y échappe pas, comme l'a révélée la débandade de l'armée nationale en 2014 qui avait cédé de larges portions du territoire irakien face à la poussée du groupe EI.

Avec la destitution de Khaled al-Obeidi, le Premier ministre Haidar al-Abadi perd l'un de ses proches alliés, qui avait pour particularité d'appartenir à la minorité sunnite d'Irak, dans un pays malade de ses fractures confessionnelles.

Ce bouleversement à la tête du ministère de la Défense intervient dans un moment crucial. Désormais, les forces armées irakiennes progressent et font reculer le groupe Etat islamique. La bataille décisive de Mossoul se profile à l'horizon.

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