avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
En se retirant du dernier quartier qu’ils contrôlaient encore à Manbij, les jihadistes ont emmené avec eux, vendredi 13 août, près de 2000 civils, présentés comme des otages. Certains ont été effectivement emmenés de force, pour servir de boucliers humains mais selon nos sources, d’autres ont accompagné les combattants dans le cadre d’une médiation entreprise par des notables et des chefs tribaux de la région, pour éviter un bain de sang à Manbij.
L’accord, bien qu’informel, a bien fonctionné : le convoi de 500 véhicules, après avoir quitté Manbij, a pu arriver à Jarablos, 40 kilomètres plus au nord, sans être attaqué par les avions de la coalition internationale ou par les forces arabo-kurdes.
A leur arrivée à Jarablos, non loin de la frontière avec la Turquie, les jihadistes ont relâché des centaines de civils. Les Forces démocratiques syriennes, qui ont chassé le groupe Etat islamique de Manbij, ont indiqué que de nombreux otages ont réussi à prendre la fuite. Seules sont restés à Jarablos les familles des combattants et les partisans de l’Etat islamique, qui ont préféré rester avec les jihadistes.
L’accord du retrait de Manbij n’a pu être formalisé car les combattants du groupe Etat islamique souhaitaient se rendre à Raqqa, la capitale auto-proclamée du groupe Etat islamique, à 140 kilomètres au sud-est de Manbij. Ce que la coalition arabo-kurde a refusé.