Syrie: le groupe Etat islamique fuit Manbij avec 2000 civils en otage

Les jihadistes du groupe Etat islamique ont abandonné le dernier quartier qu'ils tenaient encore à Manbij, une ville du nord de la Syrie reprise par les Forces démocratiques syriennes, une coalition arabo-kurde. Selon des informations de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), ils ont emmené avec eux des civils utilisés comme boucliers humains.

En Syrie, plusieurs milliers de civils ont été emmenés en otage par l'organisation Etat islamique (EI). Le groupe terroriste a fui Manbij, une ville du nord reprise par la coalition arabo-kurde du FDS, les Forces démocratiques syriennes. Et en partant, les jihadistes ont enlevé 2 000 personnes, selon l'OSDH et les FDS.

Les jihadistes étaient encore une centaine quand, encerclés dans Al-Sireb, le dernier quartier de Manbij qu'ils tenaient encore, ils ont fui la ville. Les civils ont été emmenés à bord de 500 véhicules dans un convoi s'étirant sur trois kilomètres volés pour Jarablous, l’une des dernières villes encore sous le contrôle des jihadistes dans la province d’Alep, à 40 kilomètres plus au nord, tout près de la frontière avec la Turquie, rapporte notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh. Selon le porte-parole des FDS, ces civils ont été utilisés comme « boucliers humains » pour éviter aux jihadistes d'être pris pour cible par des avions de la coalition internationale. Ces civils sont des membres de leurs familles ou des personnes enlevées de force.

Le retrait des derniers jihadistes de Manbij est le résultat d’une médiation informelle, menée par des notables de la région, qui ont apporté des garanties aux deux parties.  Cette médiation a été confirmée par l’OSDH, qui a cependant précisé qu’aucun accord officiel n’a été annoncé.

Bastion stratégique

L'offensive contre la ville, lancée le 31 mai, est achevée. Seuls quelques jihadistes sont encore présents sur place. Il s'agit à la fois d'une victoire pour les FDS et pour la coalition internationale qui les soutient.

Manbij était un bastion de l'organisation Etat islamique dans la région d'Alep, stratégiquement placé sur la route entre la Turquie et la capitale proclamée du califat, Raqqa. Depuis le début de l'offensive, des milliers d'habitants ont dû fuir la ville. Cette bataille a fait, selon l’OSDH, près de 1750 morts : 300 combattants arabo-kurdes, un millier de jihadistes et 437 civils, bloqués dans la ville, dont près de la moitié a trouvé la mort lors de frappes de la coalition.

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