Putsch manqué, état d'urgence: le président turc rencontre l'opposition

Au lendemain d'une manifestation de masse, qui a réuni à Istanbul des partisans de Recep Tayyip Erdogan et certains de ses détracteurs au nom de la défense de la démocratie, le président turc et son Premier ministre rencontrent ce lundi 25 juillet 2016 le dirigeant du principal parti d’opposition, le CHP (laïc, centre gauche), et celui du MHP (nationaliste, classé à droite). Une première depuis le putsch raté du 15 juillet.

Avec notre envoyé spécial à Istanbul,  Daniel Vallot

Il était prévu que la rencontre soit consacrée aux conséquences du coup d’Etat manqué du 15 juillet, avec les arrestations de masse, les purges dans la fonction publique, et la proclamation de l’état d’urgence.

En acceptant de rencontrer les dirigeants de ces deux partis, Recep Tayyip Erdogan a-t-il l’intention de les inclure davantage dans la prise de décisions post-coup d’Etat manqué ? C’est fort peu probable.

Mais le président turc a sans doute voulu montrer qu’il était capable, simplement, de dialoguer, de consulter, au lendemain de la grande manifestation organisée à Istanbul par le Parti républicain du peuple (CHP).

Cette manifestation a tout de même rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes sur la place Taksim, où tous les soirs depuis le 15 juillet se réunissent les partisans du Parti de la justice et du développement (AKP) du président.

Un rassemblement contre le putsch, mais aussi, dans l’esprit de la plupart des participants, contre la reprise en main du pays par l'exécutif, et contre les dérives que laisse planer pour les libertés publiques l’instauration de l’état d’urgence.

En effet, les arrestations et les gardes-à-vue se poursuivent : 42 journalistes sont maintenant visés par un mandat d'arrêt, notamment une figure du journalisme turc, Nazlı Ilıcak. Après le « grand ménage » dans la fonction publique, désormais, les acteurs de la société civile sont dans le viseur des autorités turques.

 

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