Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
« Le plus effrayant, c'était vers 4h du matin, quand les avions de chasse sont passés au-dessus d'Istanbul à très basse altitude. C'était surtout ça qui a fait peur », témoigne Robert, membre d’une association d’accueil des expatriés à Istanbul. Mais malgré la peur ce soir du 15 juillet, lui et son épouse n'ont pas l'intention de quitter la Turquie. « Pour l'instant, notre vie personnelle se passe bien ici, donc nous n'avons pas l'intention de partir et nous décidons tous les ans si nous restons ou pas, donc ça n'a pas changé notre vie », raconte-t-il.
Peut-être plus encore que le putsch raté, c'est cette nouvelle ambiance dans les rues qui inquiète certains expatriés. « Ce qui se passe depuis, l'ambiance en Turquie, pour laquelle j'étais tombé amoureux, j'ai un peu peur de ça, et de l'image que ça peut renvoyer à l'étranger, parce que pour nous, la Turquie, ce n'est pas ça, explique Axel, architecte installé à Istanbul depuis neuf mois. Avec les attentats, plus le coup d'Etat, forcément ça risque de jouer sur notre clientèle. Peut-être que ça n'aura plus de sens pour nous en tant qu'architectes étrangers de rester ici si on n'a plus de clients. »
Plus de 100 000 expatriés sont établis à Istanbul. Mais ce chiffre pourrait bien être revu à la baisse lors de la rentrée en septembre prochain.