Irak: à Bagdad, le deuil remplace la fête à deux jours de la fin du ramadan

L’Irak est en deuil après l’attentat du groupe Etat islamique dimanche à Bagdad. Un attentat meurtrier, l’un des pires qu’ait jamais connu ce pays. Le bilan faisait d’abord état de 119 victimes et ne fait que s’alourdir. Il dépasse désormais les 200 tués. Ce lundi, l’Irak, entre colère et tristesse, rend hommage à ses disparus.

A deux jours de la fin du ramadan et la célébration de l’Aïd, l'attentat de Bagdad plonge le pays dans un climat de profonde tristesse.

Cette attaque signée par le groupe Etat islamique a été pensée pour faire le maximum de dégâts. Elle a été perpétrée par un jihadiste irakien. Il a visé la communauté musulmane chiite, considérée comme l’ennemie jurée de l’organisation Etat islamique.

La rue où a eu lieu la déflagration est totalement calcinée. Les devantures des magasins ont été soufflées par la violence de l’explosion à dizaines de mètres à la ronde.

En mai dernier, plusieurs attaques à la voiture piégée avaient déjà ciblé les quartiers chiites de Bagdad. Durant cette période le groupe terroriste contrôlait encore Fallouja. Et c’est d’ailleurs à partir de cette ville voisine de Bagdad que partaient les véhicules piégés pour frapper la capitale.

La reprise de Fallouja par les forces irakiennes n’a semble-t-il pas changé grand-chose. Les jihadistes disposent toujours d’une force de nuisance et ils le prouvent.

Les habitants en colère

Cette nouvelle attaque met en tout cas en lumière l'incapacité du pouvoir irakien à instaurer des mesures de sécurité efficaces pour protéger sa capitale.

Les habitants de Bagdad sont en colère contre le pouvoir central et malgré le risque d’attentat, ils sont nombreux à être descendus dans la rue pour manifester et dénoncer l’échec des autorités.

Dans leur ligne de mire, le Premier ministre Haïdar al-Abadi, principal responsable selon eux de l’insécurité. Pourtant Bagdad est quadrillée par les forces de l’ordre. Mais malgré cela, régulièrement les jihadistes du groupe Etat islamique passent entre les mailles du filet et parviennent à frapper au cœur de la capitale irakienne.

L’attentat de dimanche a d’ailleurs visé une rue bondée du quartier commerçant de Karrada. En mai dernier, trois attentats suicides avaient déjà frappé un autre quartier chiite, celui de Sadr City.

Face à l’urgence de la situation, le Premier ministre irakien annonce plusieurs mesures pour faire face aux attaques jihadistes répétées contre la capitale. Il ordonne le déploiement dans les plus brefs délais d’un nouveau dispositif sécuritaire avec pour objectif de contrôler plus efficacement aux portes de Bagdad les milliers de véhicules qui arrivent chaque jour.

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