Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Selon le récit de Liliane Daoud, la police est venue frapper à sa porte lundi matin et l’a embarquée sans autre forme de procès vers l’aéroport, sans même lui laisser le temps de faire ses valises ou de dire au revoir à sa fille de 11 ans.
Le journal du parti Wafd, appartenant à la coalition gouvernementale, a même publié sur son site que Liliane Daoud avait été placée en quarantaine à l’aéroport parce que « soupçonnée d’avoir le sida ». « Bassesse sans limites », ont répondu les internautes qui ont dénoncé sur les médias sociaux « le déchainement de l’Etat policier ».
Liliane Daoud avait commencé par soutenir l’exclusion du pouvoir des Frères musulmans avant de progressivement accorder un espace à l’opposition de gauche sur son programme « al-Soura al-kamila » (« image complète »). Cela lui avait valu des attaques de plus en plus féroces, y compris l’accusation d’être une « espionne sioniste ».