Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Les dirigeants du syndicat des journalistes sont accusés « d'avoir abrité des personnes recherchées par la justice », ainsi que de « publications de nouvelles mensongères ». Ils sont jugés à la suite d’un assaut de la police mené début mai contre le local du syndicat des journalistes, qui avait abouti à l’arrestation de deux reporters recherchés par la police et accusés d’avoir « incité à manifester ». Après avoir été placés pendant plus de 24h en garde à vue, les trois dirigeants ont été libérés sous caution lundi soir. Ils risquent jusqu'à deux ans de prison et une forte amende.
Pour le journal d'opposition Al-Maqal, la détention du président du syndicat est « une atteinte à la liberté de la presse et à la Constitution ». Les partisans du syndicat des journalistes estiment même que le parquet général a pris position en faveur du ministère de l'Intérieur dans cette affaire. Selon eux, la police cherche à se venger des journalistes qui ont demandé le limogeage du ministre de l'Intérieur lors d'une assemblée générale.
Mais pour les partisans du gouvernement, les journalistes se croient au-dessus des lois et cherchent à exercer un chantage médiatique contre les autorités. Selon des observateurs, celles-ci auraient tendu un piège dans lequel le syndicat a foncé tête baissée. Un piège visant à décrédibiliser la profession auprès de l'opinion publique.