La France s’engage à aider l’Iran pour la levée des sanctions

La France s'est engagée mercredi à aider l'Iran à obtenir, dans le cadre de l'accord sur le nucléaire entré en vigueur en janvier, la levée des sanctions qui visent ce pays, notamment les restrictions des activités bancaires. Paris espère aussi pouvoir jouer un plus grand rôle économique au sein de la République islamique. 

Face à des Américains méfiants et réticents à lever toutes les sanctions, cette question des sanctions bancaires est « très compliquée », a commenté une source diplomatique française, qui a demandé à rester anonyme. Mais Jean-Marc Ayrault, le ministre français des Affaires étrangères, ne désespère pas de faire avancer le dossier.

« Je ne manque aucune occasion de rencontres avec notre collègue John Kerry [le secrétaire d'Etat américain] pour évoquer ce point précis, a déclaré le chef de la diplomatie française au sortir d'une rencontre avec son homologue iranien Mohamed Javad Zarif, ce mercredi. Mais il y a encore des progrès à faire et ces progrès sont indispensables, en particulier ceux qui aurait pour conséquences de tranquilliser le secteur financier. C’est-à-dire [que] les banques qui ont été échaudées par des expériences passées - peut-être sont-elles trop frileuses -, veulent des garanties totales avant de s’engager. On peut comprendre mais il y a encore des améliorations à apporter. »

Frilosités françaises

D’autant qu’après avoir bloqué Airbus en Iran, les Américains ont avantagé leur constructeur Boeing qui vient de signer cette semaine un accord pour la vente de cent avions à la République islamique. Et les entreprises françaises, elles, restent toujours bloquées ; les banques françaises ne suivent pas en raison des sanctions bancaires et financières imposées sur le marché iranien par les Etats-Unis.

Après des années d'embargo, l'Iran a obtenu un allègement partiel des sanctions économiques occidentales en échange d'une mise au pas de son programme nucléaire. Mais les Etats-Unis ont maintenu d'autres sanctions visant le programme de missiles balistiques de Téhéran ainsi que son soutien à des mouvements armés au Moyen-Orient.

« A chaque fois que ce sera nécessaire, nous demanderons aux Américains de faire leur part du travail, a poursuivi Jean-Marc Ayrault. Je vais être très clair avec vous, il y a une campagne électorale aux Etats-Unis et on sait ce que c’est qu’une campagne électorale, la France ne se laisse absolument pas impressionner par la surenchère des slogans des candidats. Nous, nous regardons les choses avec sérénité, nous pensons à l’accord, à tout l’accord, et nous ferons tout pour qu’il soit à la fois respecté et mis en œuvre. »

(Avec AFP)

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