L’attaque a eu lieu dans une zone extrêmement sensible, dans la région désertique de Rokbane. Au nord-est du Royaume, se trouve un camp de réfugiés planté au milieu de nulle part à la jonction des frontières jordanienne, syrienne et irakienne. A l’aube, une voiture piégée fonce vers ce camp. Cible principale : les soldats jordaniens.
Ce camp de Rokbane, à l’origine un simple poste frontière, a été transformé en zone de transit il y a plusieurs mois. La Jordanie, submergée par un afflux massif de réfugiés syriens, redoute plus que jamais l’infiltration des combattants du groupe Etat islamique sur son territoire, les jihadistes pouvant se noyer dans la masse et se faire passer pour de simples réfugiés afin de perpétrer par la suite des attaques terroristes.
Un attentat début juin
Début juin, un attentat avait d’ailleurs frappé les forces jordaniennes. Cinq membres des services de renseignements avaient été tués dans une attaque. Ils se trouvaient dans un poste de sécurité situé dans le camp de réfugiés de Bagaa, près d’Amman la capitale.
D'après les chiffres cités par l'ONU, la Jordanie accueille plus de 600 000 réfugiés syriens. Il y en aurait 1,4 million selon les autorités. Durant les deux premières années du conflit syrien déclenché en 2011, 45 points de passage étaient ouverts sur les 378 km de frontière séparant la Jordanie et la Syrie. Aujourd'hui il n'y en a plus que cinq, dont trois strictement réservés au passage des blessés.