Avec notre correspondante à Amman, Angélique Ferat
Vers 4 h TU, ce lundi 6 juin, dans le camp de Baqa'a, des hommes sont arrivés en 4x4 devant le bâtiment des « moukhabarat » et l'un a ouvert le feu sur les gardes. Le responsable du poste a été tué. Deux hommes ont été arrêtés mais leurs identités sont inconnues. La date de cette attaque fait penser à des motivations terroristes. C'est en tout début de journée, alors que les gens dorment encore - surtout en ce premier jour du ramadan - que les faits se sont produits.
Ouvert en 1968 pour accueillir les réfugiés palestiniens après la guerre israélo-arabe de 1967, le camp de Baqa'a, devenu aujourd'hui une ville rongée par la pauvreté et le chômage, compte plus de 100 000 réfugiés enregistrés auprès de l'UNRWA (l'agence des Nations unies pour l'aide aux réfugiés palestiniens). C’est un camp où la délinquance existe mais c'est aussi un foyer du salafisme, cette branche ultra rigoureuse de l'islam. On sait d'ailleurs que plusieurs projets d’attentats contre les forces de sécurité ont été déjoués ces derniers mois.
L’organisation de l’Etat islamique a appelé à plusieurs reprises les Jordaniens à attaquer les services de sécurité du pays. Le régime hachémite est considéré comme impie et mécréant par l'organisation de l'Etat islamique. Le Royaume participe à la coalition internationale contre l'EI. Le roi Abdallah II, dont on dit qu'il est un descendant de Mahomet, a également à maintes reprises appelé les musulmans à lutter contre les extrémistes qui pervertissent l'islam.