De notre correspondant au Caire,
Le bac égyptien est devenu le festival national de la triche depuis de très longues années. On a vu des parents dicter les réponses au porte-voix et parfois neutraliser les surveillants à l’arme blanche ou même les battre pour faire tricher leurs rejetons afin qu’ils obtiennent des résultats mirobolants (99 sur cent) qui leur permettront de faire médecine ou ingénierie.
Avec le téléphone portable et surtout internet, la triche a évolué. Les questions sont transmises par téléphone et moins d’une demi-heure après le début de l’examen les réponses sont sur des sites internet spécialisés et retransmis par téléphone, WhatsApp ou autre...
Des mesures pratiques pour éradiquer les fuites de sujets
C’est un vrai branle-bas de combat qui est décrété dans toute l’Egypte pour mettre fin à toutes ces tricheries. La police se charge de sécuriser toutes les écoles où se déroulent les examens. Même l’armée est mise à contribution.
Les questionnaires voyagent par avion militaire vers les régions éloignées tandis que des blindés se chargent de leur livraison dans les zones sensibles. Cette année, seul le surveillant-chef sera habilité à avoir un téléphone portable. Tout le monde sera électroniquement fouillé, comme dans les aéroports.
Des implants auditifs, la nouvelle magouille
Les moyens de frauder se multiplient. Il y a des transmetteurs Bluetooth de toutes les formes, de la fausse carte de crédit au tee-shirt intelligent. Le défaut c’est que si on n’est pas une fille voilée, l’oreillette est détectable. Bienvenue donc au dernier gadget : l’oreillette invisible. Il s’agit d’un appareil récepteur implanté dans le conduit auditif par un médecin. Comme quoi les études peuvent rendre sourd !
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