Avec notre correspondant au Caire,Alexandre Buccianti
Les autorités de Minieh, une province située à 300 kilomètres au sud du Caire, ont d’abord essayé d’étouffer l’affaire. Mais quand les réseaux sociaux ont commencé à s’en saisir, le gouverneur de la province a reproché aux médias de donner trop d’importance à cette affaire. Il est vrai que les agressions anti-chrétiennes sont fréquentes dans cette région où des dizaines d’églises avaient été incendiées en 2013.
Mais cette fois, le village d’Alkirm a été le théâtre d’un événement sans précédent : une vieille dame a été déshabillée et conspuée dans la rue parce que les habitants soupçonnaient son fils d’avoir une liaison avec une musulmane. Pour les internautes, c’est toute l’Egypte qui était déshonorée par cette agression.
Un scandale qui a poussé le président Abdel Fattah al-Sissi à se saisir personnellement du dossier. La police qui était intervenue mollement au départ et avait interpelé cinq personnes a commencé à faire du zèle et les médias classiques, jusque-là discrets, ont ouvert leurs journaux avec l’affaire.