Crash du vol EgyptAir: la marine française détecte le signal d'une boîte noire

Des signaux provenant d’une boîte noire de l’Airbus A320 d’Egyptair qui s’est abîmé en mer Méditerranée il y a 12 jours ont été captés mercredi 1er juin par la marine française. Il faudra néanmoins attendre une semaine avant de pouvoir repêcher les boîtes noires du vol MS804.

Un bâtiment de la marine française a repéré le signal. Le Laplace est équipé de trois engins capables de détecter les échos sonar des boîtes noires jusqu'à près de 5 000 mètres. Si les autorités égyptiennes se voulaient prudentes quant à l'origine du signal, le Bureau français d'enquêtes et d'analyses (BEA) est désormais catégorique : il s'agit bien d'un enregistreur de vol.

Les recherches du Laplace ont été rapides. Le navire était arrivé mardi 31 mai dans la zone du crash. « L'analyse des données radar disponibles et du signal de la balise de détresse ont permis de définir une zone de recherches prioritaire et les moyens à mettre en œuvre », précise le BEA, qui a deux enquêteurs présents sur le navire.

La remontée des boîtes noires pourraient prendre une semaine

Mais si la localisation de cette boîte noire est une avancée, elle n'est qu'une « première étape », souligne Rémy Jouty, le président de l'instance. L'enregistreur de vol doit en effet être remonté à la surface. Pour cela, il faut d'autres équipements dont ne dispose pas le navire de la marine française. Ainsi, un autre bateau doit d'abord se rendre sur zone, une manoeuvre qui prendra une semaine, d’après le ministère de l'Aviation civile égyptien.

Ensuite, « il faut envoyer les robots assez profondément pour plonger et récupérer avec ses pinces et ses bras manipulateurs télécommandés depuis le bateau de surface pour récupérer les boîtes noires », précise Gérard Fledzer, spécialiste en aéronautique. Cette opération va « prendre quelques jours, voire une à deux semaines, mais pas plus ».

Les enregistreurs audio du cockpit et des données de vol devront ensuite être envoyées au Caire pour analyse par les experts égyptiens du ministère de l'Aviation civile et les experts français du Bureau d'enquêtes accidents. Seules ces analyses pourront permettre de connaître les causes du crash de l'Airbus A320 d'EgyptAir, qui s'est abîmé le 19 mai entre la Crète et la côte nord de l'Egypte avec 66 personnes à bord, après avoir soudainement disparu des écrans radars.

Aucune trace d'explosif n'a été trouvée sur les débris de l'avion recueillis jusqu'à présent. Le ministre égyptien de l'aviation civile avait privilégié l'hypothèse de l'acte terroriste avant de se rétracter, rappelle notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti.

Partager :