Le crash du vol EgyptAir relance le débat sur un suivi en temps réel des avions

La catastrophe de l'Airbus A320 d'EgyptAir, qui s'est abîmé dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 mai en Méditerranée, soulève une fois de plus la question du suivi des avions par satellite, en temps réel, dans des zones non balayées par les radars. Si ce système est obligatoire depuis 1988 pour les bateaux, peut-on en faire de même avec les avions ?

Alors que le suivi des bateaux en temps réel est obligatoire depuis 1988 et que les avions envoient déjà des données au sol via le système « Acars », la surprise créée pour la première fois dans l'histoire de l'aviation civile par la disparition du Boeing de la Malaysia Airlines en 2014 avait beaucoup pesé pour pousser le secteur à prendre des mesures.

Auparavant, il avait fallu deux ans pour localiser l'épave du vol Rio-Paris Air France 447, qui s'était abîmé en mer en 2009, faisant 228 victimes. L'avion avait disparu dans une zone non couverte par les radars, englouti à 3 900 mètres de profondeur et les familles avaient réclamé l'amélioration de la localisation des avions perdus en mer.

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Au niveau européen, un règlement a été adopté en décembre 2015, visant à équiper d'ici fin 2018 l'ensemble des avions d'un système de suivi en temps réel. Cependant, l’équipement coûte cher aux compagnies aériennes.

Dispositif très coûteux

« En 2009, nous avons proposé de transmettre plus de données en temps réel après l'accident du Rio-Paris, mais cela posait des problèmes de connexion de satellite, souligne un spécialiste du secteur. Il fallait équiper les avions avec des dispositifs d'antennes satellites et il fallait augmenter la bande passante, ce qui veut dire que la compagnie devait accepter de prendre à sa charge les coûts de connexion ».

Même si les connexions satellitaires coûtent aujourd'hui moins cher, le coût est encore « non négligeable », selon lui, l'évaluant à « plusieurs milliers d'euros à l'échelle d'un vol ».

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Un autre débat existe sur une recommandation de l'OACI, qui pourrait se traduire par la mise en place d'enregistreurs de vol éjectables en cas de choc. Le dispositif existe déjà sur les avions militaires, mais fait débat, notamment sur les conditions d'éjection. Airbus a annoncé qu'il allait équiper ses A350, de ces boites noires éjectables et flottantes.

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