Toutes les vidéos sont exploitées par les gendarmes : les images des bagages chargés dans les soutes de l'Airbus et celles prises autour de l'avion. Objectif : identifier toutes les personnes qui se sont approchées de l'appareil.
Mais le travail est fastidieux. Lorsqu'un avion arrive à son point fixe, un véritable ballet se met en œuvre. Plusieurs équipes travaillent simultanément autour et à bord de l'avion, notamment le personnel qui refait le plein de carburant, celui qui charge les plateaux-repas, puis les techniciens qui font le tour de l'avion pour vérifier l’état de l’appareil.
En cabine, on s'active aussi pour nettoyer au plus vite. L'escale ne dure pas plus d'une heure, le commandant de bord a à peine le temps de quitter le cockpit. En règle générale, un moyen-courrier opère plusieurs rotations dans la journée.
L'Airbus d'EgyptAir avait ainsi rallié l'Erythrée, la Tunisie, l'Egypte et la France et à chaque escale, l'équipage n'a eu que peu de temps pour contrôler la cabine. Une faille dans la sécurité est toujours possible, même si pour l'heure, aucune faille ou personne suspecte n’a pour l’instant été remarquée par les enquêteurs lors du dernier stop de l'avion à Roissy.
La sécurité des aéroports « considérablement renforcée »
Si le crash de l'avion de la compagnie EgyptAir pointe une nouvelle fois la question de la sécurité dans les aéroports, celle-ci a été « considérablement renforcée » depuis des mois en France, « bien avant les attentats du mois de novembre », selon Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur.
Concernant l’aéroport de Roissy, « il y a une mobilisation très importante de moyens : 1 300 policiers de la police de l’air et des frontières, 1 300 douaniers, près de 350 gendarmes qui assurent avec la gendarmerie de transport aérien la sécurité sur les pistes », a déclaré le ministre de l’Intérieur. Il précise que « près de 85 arrêtés interdisant l’accès aux pistes et à l’aéroport, de personnels de sociétés privés ».
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Mais le dispositif n’est pas infaillible et le risque zéro n’existe pas. « La difficulté, c’est que c’est un territoire immense et qu’il y a plus de 90 000 personnes qui obtiennent chaque année des badges, notamment les badges rouges pour accéder en zone réservée, là où il y a les avions : ceux qui nettoient l’avion, ceux qui ravitaillent, ceux qui mettent le pétrole, les mécaniciens, et cetera », nuance Gérard Felzer.
Le spécialiste aéronautique ajoute : « Il faut traiter les individus un par un, enquêter. C’est pour ça qu’il y a eu des centaines de candidats qui n’ont pas été renouvelés dans leur autorisation, parce qu’on a trouvé que, soit il y avait un soupçon de radicalisation, soit des comportements ou même certains qui étaient déjà condamnés. »