Avec notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer
Depuis plusieurs semaines, pas un jour ne passe à Kilis – ville turque à une dizaine de kilomètres de la frontière syrienne, en face d’Alep – sans que l’artillerie turque ne réponde à des tirs de roquettes venus de l’autre côté des zones contrôlées par le groupe Etat islamique. Ces roquettes, souvent meurtrières, ont tué depuis janvier au moins 21 personnes, côté turc.
Ce week-end, la riposte semble avoir été particulièrement intense, causant, selon Ankara, de lourdes pertes dans les rangs des jihadistes. L’armée turque frappe Daech, mais elle renforce aussi sa coopération avec les pays de la coalition, partageant des renseignements sur les cibles jihadistes dans le nord de la Syrie.
Une coopération que le président turc juge toutefois insuffisante. Recep Tayyip Erdogan a même accusé la coalition d’avoir laissé la Turquie « seule » contre les jihadistes, qui attaquent non seulement Kilis mais ont aussi mené une série d’attentats-suicides sur le territoire turc.
« Aucun de ceux qui disent lutter contre Daech n’a payé un tel prix et infligé autant de pertes à l’organisation », a lancé le président turc, qui multiplie ces derniers jours les diatribes contre l’Europe et l’Occident en général.
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