Pris entre deux feux, les 30 000 déplacés se rendent compte qu’ils n’ont finalement aucune échappatoire.
Ils quittent leurs maisons, abandonnent leurs biens et laissent derrière eux la guerre qui fait rage dans la province d’Alep, champ de bataille des rebelles et des combattants de l’organisation terroriste.
« Après que l’organisation Etat islamique (EI) a pris le contrôle de plusieurs villages dans le nord de la province d’Alep, les civils ont été contraints de fuir », explique Abou el-Haythem al-Hour.
« Touchés par des bombardements »
Le militant de l’opposition syrienne dans la région d’Alep détaille : « Ils ont pris la route du nord en direction de la frontière turque. Ils ont eu peur d’être pris dans les combats entre les rebelles et le groupe EI, et d’être touchés par des bombardements. »
Mais à la frontière, c’est le désenchantement : une muraille se dresse en face d’eux. Tout est bouclé, interdiction d’entrer en Turquie. « Les forces turques, les gendarmes, ont fermé leur frontière. Ils refusent de laisser passer les civils en raison de leur nombre important », ajoute le Syrien.
Selon Human Rights Watch, les gardes-frontière turcs n’hésitent plus : ils ouvrent le feu pour tenter de repousser ce flux d’arrivants.
Echapper aux affrontements
Depuis plusieurs mois, à cause des combats et de cette situation de blocage à la frontière turque, des camps de réfugiés ont poussé tout au long de la frontière entre la Syrie et la Turquie. Les populations de civils fuient d’un camp à l’autre pour échapper aux affrontements.
« Près de Bab Salamé il y a des camps de réfugiés et dans ces camps ils seraient 50 000 réfugiés », commente Abou el-Haythem al-Hour.
La situation durant les prochains jours ne devrait pas s’arranger. Le régime de Damas serait en train de préparer une importante offensive pour reprendre entièrement la ville d’Alep et sa province.