Avec notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi
Selon des résultats concordants publiés par les médias, y compris conservateurs, la coalition Espoir des réformateurs et modérés a obtenu plus de 50% des sièges qui étaient en jeu lors de ce second tour des législatives, soit plus de 35 députés. Déjà, au premier tour, les réformateurs avaient obtenu 95 sièges. Ils pourront former un bloc puissant dans le prochain Parlement qui se réunira fin mai, ce qui pourra faciliter la tâche du président Hassan Rohani pour mener sa politique d’ouverture.
Il faudra attendre les résultats officiels ainsi que la position des députés indépendants qui sont une trentaine pour savoir si les partis réformateurs et modérés pourront avoir la majorité dans le futur Parlement. L’actuel président conservateur du Parlement sortant, Ali Larijani, et le chef de file des réformateurs, Mohammad Reza Aref, sont tous les deux candidats pour la présidence du Parlement.
Plusieurs femmes élues
A noter également que le futur Parlement comptera dix-sept femmes, dont quinze réformatrices, contre neuf précédemment. C’est le nombre le plus important de femmes depuis la révolution de 1979. Azadeh Khian, chercheuse au CNRS explique ce changement.
« La quasi-totalité des femmes élues, mais également beaucoup de candidates, faisaient partie du camp modéré ou réformiste et ce sont elles qui donc se sont fait élire. Pas seulement à Téhéran, mais regardons les petites villes de province, au second tour, il y a par exemple quatre femmes qui sont élues, dont trois des villes de province, des villes traditionnelles. Et pourtant il s’agit de candidats réformistes.
Donc effectivement, leur élection montre une tendance de fond de la société civile iranienne et des électeurs, non seulement pour soutenir des réformes du président Rohani, mais également pour trouver une solution aux problèmes des femmes, puisque des lois discriminatoires qui sont en vigueur en Iran sont contestées de plus en plus par des femmes. Et donc les femmes constituent la moitié des électeurs bien évidemment. Donc elles ont voté pour des candidates susceptibles de trouver une solution pour changer des lois discriminatoires », estime-t-elle.
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