Les recrutements de l'Etat islamique en forte baisse, selon un général américain

Le nombre de combattants étrangers qui rejoignent l'Etat islamique en Irak et en Syrie a fortement baissé sur un an pour tomber à environ 200 par mois, a annoncé mardi 26 avril le général américain chargé du renseignement au sein de la coalition internationale de lutte contre l'EI. Différentes explications viennent relativiser cet optimisme.

Le nombre de combattants étrangers entrant en Irak et en Syrie pour rejoindre les rangs de l'organisation de l'Etat islamique a drastiquement chuté au cours des derniers mois. C'est ce qu'a déclaré à Bagdad le général américain Peter Gersten. Selon lui, les nouvelles recrues étrangères se chiffrent tous les mois en centaines et non plus en milliers, comme c'était le cas il y a encore un an.

Il y a environ un an, le groupe jihadiste sunnite recrutait entre 1500 et 2000 combattants étrangers par mois, a précisé le général Peter Gersten, lors d'un point de presse. Ce mois-ci déjà, le département d'Etat avait annoncé que le nombre de combattants de l'EI en Irak et en Syrie n'avait jamais été aussi bas depuis deux ans.

Selon un rapport d'un ancien responsable de l'espionnage britannique publié l'an dernier, l'EI a pu recruter jusqu'à 31 000 combattants étrangers ces 18 derniers mois.
Selon le général Gersten, le nombre de désertions est également en hausse. Il n'a pas donné de chiffre.

L'EI s'est largement délocalisé

Pour le chercheur Romain Caillet, spécialiste des questions islamistes, plusieurs explications peuvent être avancées pour expliquer cette décrue. « Parmi les raisons qui expliquent cette baisse, il y a le fait que les Turcs sont plus aguets. Autre élément : il y a eu une perte d'un certain nombre de places fortes qui étaient à la frontière avec la Syrie, ce qui a compliqué le nombre d'entrées sur le territoire de l'Etat islamique. » En outre, énumère encore le chercheur, « les pays d'origine bloquent plus facilement les jihadistes sur le départ. Et puis un autre élément dont on ne parle pas, c'est que l'Etat islamique a ouvert des franchises un peu partout dans plusieurs pays. Les jihadistes tunisiens, libyens, somaliens sont plutôt invités à effectuer des actions dans leur pays au nom de l'EI plutôt que de partir en Syrie et en Irak ».

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« Nous constatons une rupture de leur moral, nous constatons leur incapacité à payer, nous voyons leur incapacité à combattre, nous les observons en train d'essayer de quitter Daech de toutes les manières possibles », a pour sa part déclaré le général  Gersten.

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