Avec notre envoyée spéciale à Bagdad, Angélique Férat
Demander une vraie lutte contre la corruption dans un Irak au bord de la faillite ça ne peut que faire mouche. Moqtada al-Sadr appartient à une famille chiite de religieux très respectés. Très proche de l’Iran, il s’est fait connaître en 2003 en résistant à l’invasion américaine. Ses partisans ont formé l’une des milices les plus violentes. L’armée du Madhi a été accusée de meurtres, tortures, attaques en tout genre. Elle a un temps même pris le contrôle de Bassora, la troisième ville du pays.
Le mouvement, très vite, entre en politique, il a des ministres, est au Parlement. Aujourd’hui, il compte 34 députés. Ils se sont nommés les « justes ». Moqtada al-Sadr tend la main aux sunnites à de multiples occasions, du moins en parole, et refuse toute partition de l’Irak.
Hashem al-Hashemi, analyste politique, note que Moqtada al-Sadr cherche à changer son image : « Moqtada al-Sadr a de plus en plus de pouvoir aujourd’hui.Il se présente comme un chiite arabe, il prend ses distances avec l’Iran. Et il se présente comme un nationaliste, un défenseur de l’Irak. »
Certains analystes se gaussent. Les chevaliers anticorruption comptent dans leurs rangs plusieurs hommes à la probité douteuse. Les sadristes ont promis de faire le ménage.