Avec notre correspondant au Caire,François Hume
Depuis trois jours le climat était très tendu au Caire. 95 personnes ont été arrêtées entre le 21 et le 25 avril en prévision de cette manifestation la plupart faisant partie du Mouvement du 6 avril, l'un des fers de lance de la révolution de 2011. Lundi matin le directeur d'une ONG, la Commission égyptienne pour les droits et les libertés, a également été arrêté.
C'est dans ce contexte que les mouvements d'opposition ont appelé à descendre dans la rue contre le pouvoir jugé ultra répressif de l'ex-maréchal Sissi. Lundi, le ministère de l'Intérieur a prévenu que les manifestations seraient réprimées sans hésitation et le soir même de nombreux quartiers du Caire étaient complètement bouclés par l'armée et la police.
Les protestataires ont tenté d'organiser des manifestations sauvages, le lieu étant annoncé au dernier moment. Vers 16h, une centaine de manifestants ont crié des slogans anti-régime sur la place Messaha dans le quartier de Dokki. Mais après trois minutes de marche les policiers ont tiré des grenades lacrymogènes. Des dizaines de personnes ont été arrêtées, y compris de simples badauds et des journalistes égyptiens et étrangers notamment.
En revanche les manifestants pro-Sissi transportés en autobus ont été autorisés à manifester dans le centre-ville. C'est un échec pour l'opposition égyptienne, tant les espaces de liberté sont réduits.