Egypte: le président al-Sissi fait le ménage dans la police

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a ordonné à son ministre de l’Intérieur de faire rendre immédiatement des comptes à tous les policiers coupables d’abus. Mardi 19 avril, un vendeur ambulant de thé avait été abattu au fusil d’assaut par un policier à l’entrée d’une banlieue résidentielle du Caire après une dispute.

Avec notre correspondant au CaireAlexandre Buccianti

L’avocat de la famille de la victime indique que le vendeur a été abattu après avoir refusé ce jour-là de se soumettre au racket du policier. Un policier en colère qui a vidé son chargeur de kalachnikov sur le vendeur, blessant par la même occasion plusieurs passants.

Un crime qui a provoqué la colère de l’opinion publique avec des manifestations spontanées criant « flicaille canaille ». En février, un autre policier avait abattu le chauffeur d’une camionnette d’une balle dans la tête à la suite d'une dispute sur le prix d’une course. Le policier vient d’être condamné à 25 ans de prison mais va faire appel.

Les abus de policiers concernent aussi des avocats et des médecins. Ces derniers ont protesté contre les violences policières par une assemblée générale du syndicat qui a réuni dix mille médecins. Le président Sissi est intervenu à plusieurs reprises pour réclamer un respect des citoyens. Mais les effets d’annonce d’une réforme en cours au ministère de l’Intérieur n’empêchent visiblement pas certains policiers de se croire tout permis.

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