Trois pays et trois fonctions différentes pour le chef de l’Etat dans sa tournée au Moyen-Orient. En Jordanie, François Hollande a revêtu le costume de chef de guerre. Il s’est rendu sur la base militaire Prince Hassan, au nord-est d’Amman, où sont déployés des avions de combat français.
Le président de la République s’est félicité des opérations menées avec succès contre les positions du groupe Etat islamique (EI) durant les derniers mois. Et comme au Caire, il s’est dit préoccupé par le contexte sécuritaire régional.
Pourtant, en Egypte sa visite d’Etat a été plutôt centrée sur l’économie. Accompagné de patrons français, François Hollande a porté durant son séjour aux côtés d’Abdel Fattah al-Sissi un costume d’homme d’affaires avec à la clé la signature de plusieurs contrats.
Avant cela, la première étape de son voyage l’avait conduit à Beyrouth. Le Liban, un pays sans président depuis presque deux ans, une étape délicate donc, et pour éviter que cette visite de travail de François Hollande ne paraisse comme une ingérence dans les affaires du pays du Cèdre, le président de la République a dû faire preuve de beaucoup de diplomatie.
En Jordanie, Hollande salue les militaires français
Un reportage de notre l’envoyé spécial, Sami Boukhelifa.
Retour de mission pour deux Mirage 2000. Ces chasseurs bombardiers français rentrent d’Irak. Une opération de cinq heures. François Hollande en personne les accueille sur le tarmac. « Ça fait 8 ans que je suis dans l’armée, et un peu plus de trois sur le Mirage 2000 », dit un pilote basé à Nancy, et venu ici pour sa deuxième mission en Irak.
Chaque semaine, le commandant Thibault, et les autres aviateurs mènent une centaine d’opérations. Mission principale : le renseignement, mais aussi comme cette fois-ci des frappes au sol contre les jihadistes. « Il n'y a pas de mystère à voir que l'avion n'a plus de bombes sous son fuselage. Donc oui, des éléments ennemis ont été détruits lors de ce vol », a-t-il affirmé.
« A ce jour près de 4 000 vols français ont été conduits en Irak et en Syrie dans le cadre de l'opération Chammal », a relevé François Hollande. Lors de son discours devant les militaires français, le président de la République en profite pour saluer fièrement ce genre d’opérations. « Au cours de toutes les missions qui ont été effectuées en Mirage 2000 depuis cette base, vous avez largué plus de 750 munitions avec des résultats remarquables », a-t-il déclaré.
Et selon une source proche de l’Elysée, ces résultats remarquables pourraient même accélérer la reprise de Mossoul, peut- être même d’ici la fin de l’année.