Syrie: alors que la trêve est en lambeaux, l'opposition s'en prend à de Mistura

Barack Obama espère que les négociations de paix en Syrie vont se poursuivre, malgré l’intensification des frappes du régime sur les zones rebelles depuis vendredi. Ce serait « une erreur » d’envoyer « des troupes au sol pour renverser le régime Assad », a déclaré, ce dimanche 24 avril, le président américain. Des propos qui risquent de déplaire à l’opposition syrienne, qui a d'ores et déjà quitté la table des négociations.

Plus de 50 morts parmi les civils en 48 heures. Des clichés de familles en pleurs, et de nouvelles images d’immeubles défigurés par les bombardements. Pour l’opposition syrienne, aucun doute : en reprenant les frappes, vendredi, le régime Damas a mis un terme aux pourparlers de paix de Genève. Sur place, en Suisse, le Haut Comité des négociations, principal groupe de l’opposition syrienne, est enfermé depuis mardi dans son hôtel.

Riad Hijab va même plus loin. Le coordinateur de la délégation s’est exprimé sur les télévisions arabes, et s'en est pris à Staffan de Mistura, l’émissaire spécial de l’ONU dans ce dossier. « M. de Mistura qualifie de 'show politique' ou je ne sais quoi notre retrait des négociations. Je tiens à lui rappeler que notre décision est un acte de respect lié au sang syrien qui coule sous les bombardements du régime et de ses alliés. Il s’agit là d’un acte de solidarité avec tous ceux qui en Syrie souffrent de malnutrition à cause du siège de leur ville, aux victimes de tortures dans les prisons d’Assad », explique-t-il.

Selon lui, l'émissaire de l'ONU porte une responsabilité dans la crise : « M. de Mistura occupe sa fonction de médiateur de l’ONU depuis maintenant deux ans. Et durant cette période, le nombre d’assassinats et de villes ou villages assiégés par le régime n’a fait qu’augmenter. Je pose la question : que font M. de Mistura et son équipe ? » Les négociations de Genève sont censées se prolonger jusqu’à mercredi. Ce lundi, Staffan de Mistura doit rencontrer le chef de la délégation de Damas.

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