Yémen: les enjeux des négociations de paix en cours au Koweit

C’est peut-être un pas vers la fin du conflit au Yemen ? Avec trois jours de retard, partisans du président Abd Rabbo Hadi et rebelles houthistes proches de l’ancien président Ali Abdallah Saleh ont repris jeudi 21 avril, dans la soirée, au Koweït. La rencontre est parrainée par l’ONU et les pourparlers, permis par la pression internationale, se tiennent dans un climat très tendu.

Les pressions internationales ont été pour beaucoup dans le fait que les deux parties acceptent les négociations au Koweit, rappelle Franck Mermier, ancien directeur du Centre français d’étude yéménites, actuellement directeur de recherches au CNRS. Un cessez-le-feu a été déclaré dimanche, mais « il est plus ou moins respecté ce qui fait que cette trêve est fragile et précaire ».

Pour permettre ces négociations du Koweit, « des contacts directs ont été établis entre les rebelles houthis et l’Arabie saoudite » mais ces négociations s'ouvrent néanmoins dans un climat tendu comme en témoignent aussi « le retard de la délégation houthi et de l’ancien président Saleh à venir au Koweit ».

Les rebelles ont beaucoup à perdre dans ces négociations

Le camp du président Hadi, soutenu par l’Arabie saoudite, les pays du Golfe et une grande partie de la communauté internationale, demandent « d’abord l’application de la résolution 2216 de l’ONU qui stipule le retour au pouvoir du président Hadi et le retrait des milices armées de la capitale Sanaa et des grandes villes » qui est demandé. Autre revendication, « la mise à disposition des armes lourdes des milices aux forces armées nationales ».

Les rebelles houthis ont eux beaucoup à perdre. « Pour les rebelles qui ont poussé le président à démissionner, qui ont aussi conquis militairement une bonne partie du pays, il sera difficile de renoncer à cette prise de pouvoir et aux conquêtes territoriales », poursuit Franck Mermier. Ces derniers ont beaucoup à perdre dans ces négociations aussi « il faudra qu’en contrepartie ils obtiennent des garanties pour leur inclusion dans le jeu politique yéménite, voire le partage du pouvoir ».

« C’est pour cela que ces négociations vont être très ardues et il n’est pas certain que les deux parties soient prêtes à faire ces concessions » conclut le chercheur.

Partager :