Syrie: l'ONU évacue 500 blessés et civils de quatre villes assiégées

En Syrie, les Nations unies ont commencé mercredi l'évacuation de 500 personnes blessées ou malades et des membres de leurs familles de plusieurs villes assiégées par les forces du régime ou par les rebelles. Par ailleurs, l'agence de l'ONU pour les réfugiés se dit très inquiète pour le sort de 40 000 Syriens qui ont fui Alep récemment.

Avec notre correspondant à Beyrouth,  Paul Khalifeh

Deux cent cinquante personnes, civils et combattants, blessés ou malades, doivent être évacuées des localités à majorité chiite de Foua et Kfarya, assiégées par les rebelles dans la province d’Idleb, au nord. Un nombre similaire sera évacué des villes sunnites de Zabadani et Madaya, encerclées par l’armée syrienne et ses alliés, non loin de la frontière libanaise.

Cette opération humanitaire majeure, organisée par les Nations unies, est mise en œuvre par des équipes de l’ONU, du Croissant-Rouge syrien et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

La première étape du plan ne s’est pas déroulée sans incident. Un convoi du Croissant-Rouge syrien, qui s’apprêtait à entrer à Madaya, a dû rebrousser chemin après avoir essuyé des tirs en provenance de l’intérieur de la ville.

Après quelques heures de retard, l’évacuation a repris sans encombre. L’opération devrait en principe être achevée ce jeudi. Les malades et les blessés seront soignés dans des hôpitaux de Damas et de la ville d’Idleb, sous contrôle du Front al-Nosra, la branche syrienne d’al-Qaida.

A Doumeir, au nord-est de Damas, les membres de deux brigades rebelles ayant prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI), ont quitté la ville avec leurs familles. Ce retrait est intervenu après une médiation menée par des notables de la ville, pour éviter une attaque de l’armée syrienne.


■ Quarante mille Syriens ont fui Alep

L'ONU s'est déclarée pour sa part très inquiète pour le sort de plus de 40 000 Syriens qui ont fui Alep, où les combats entre les forces gouvernementales et les rebelles se poursuivent malgré la trêve qui est théoriquement en vigueur depuis fin février. Alors qu’à Genève les pourparlers de paix battent de l'aile après le départ de la majorité des négociateurs de l'opposition.

Ariane Rummery est porte-parole du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) à Genève. Elle témoigne de la situation.

« Tout autour d'Alep, les combats se sont intensifiés. Depuis le début de l'année, déjà 75 000 personnes ont fui la région, et rien que pour le mois d'avril on compte 40 000 Syriens qui on dû fuir Alep. La situation est vraiment en train d'empirer dans cette région, les combats ont repris entre Daech et d'autres groupes rebelles. Le cessez-le-feu a permis un temps de répit à Alep, mais les combats se sont intensifiés de toute part. Avec les camps de réfugiés déjà surpeuplés, la situation devient vraiment préoccupante. Nous savons que beaucoup d'entre eux ont fui vers Azaz, à la frontière turque, d'autres ont fui vers les camps de réfugiés de Bab al-Salam et Sijjou. »

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