Syrie: regain de violence à Alep, la trêve de plus en plus fragile

En Syrie, la trêve n’est presque plus respectée alors que les pourparlers, organisés sous l’égide des Nations unies, reprennent, ce lundi 18 avril à Genève. A Alep, 22 civils au moins sont morts dans des bombardements, ce week-end. L'un des bilans les plus meurtriers depuis le début fin février de la trêve entre régime et rebelles en Syrie.

Avec notre correspondant à Beyrouth,  Paul Khalifeh

Le nord de la Syrie est redevenu ce champ de batailleoù tout le monde se bat contre tout le monde. Au nord d’Alep, le groupe Etat islamique a repris en trois jours seulement 16 villages conquis ces dernières semaines par les rebelles soutenus par la Turquie et les Etats-Unis.

Dans la ville même d’Alep, les pilonnages ont repris au quotidien. Depuis trois semaines, le quartier à majorité kurde de Cheikh Maksoud est bombardé tous les jours par des rebelles islamistes, implantés à l’est de la ville.

Ce dimanche, ces groupes ont tiré des dizaines d’obus sur les secteurs tenus par les troupes gouvernementales, faisant au moins seize morts, dont dix enfants, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Plus tôt, six civils avaient été tués dans un raid de l’aviation syrienne contre un quartier pro rebelle.

Au sud d’Alep, l’armée syrienne et ses alliés peinent à reprendre le village d’El-Eis et les collines environnantes, occupés il y a deux semaines par le Front al-Nosra, la branche syrienne d’al-Qaïda.

Des duels d’artillerie se sont déroulés dans la plaine d’Al-Ghab, au nord de la province centrale de Hama, un fief d’al-Nosra et de ses alliés.

Cette escalade sur la plupart des fronts du nord de la Syrie menace sérieusement la trêve décrétée par la Russie et les Etats-Unis le 27 février dernier.

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