Avec notre correspondante à Beyrouth, Laure Stephan
Des tentes serrées les unes contre les autres et des habitants désœuvrés. Les camps abritant des réfugiés syriens sont toujours plus nombreux dans la plaine de la Bekaa, dans l’est du Liban. Les aides humanitaires ont diminué et les déplacés manquent de tout.
« Il y a des gens qui travaillent, mais c’est une minorité, explique Ibrahim, un réfugié. Dans certaines familles, les gens ont si peu qu’ils font un repas par jour. J’espère que la guerre en Syrie va s’arrêter et qu’on va rentrer dans notre pays. Mais je ne crois pas que cela arrivera maintenant, la guerre est devenue un conflit mondial. »
« Je préfère vivre dans la pauvreté »
Les chiffres sont alarmants. Aujourd’hui plus de deux civils sur trois vivent sous le seuil de pauvreté au pays du cèdre et moins d’un enfant sur deux est scolarisé.
« Ici, on n’a pas de garantie que la situation sécuritaire au Liban reste stable. Alors des couples avec des jeunes et des enfants pensent à partir », explique Samira, une habitante du campement de fortune. La jeune femme poursuit : « Je préfère vivre dans la pauvreté et rester dans cette région du monde, mais tout le monde ne pense pas comme ça. Ils essayent de vendre tout ce qu’ils ont pour partir en Europe. »
Alors que l’été approche, des Syriens pourraient reprendre les routes de la mer en ferry à partir des côtes libanaises vers la Turquie, en espérant rejoindre l’Europe.