Avec notre correspondante à Istanbul, Camille Lafrance
La Turquie n'est pas un endroit sûr pour les réfugiés syriens. C'est ce qu'affirme Amnesty International. L'organisation décrit une situation qui se dégrade depuis la mi-janvier : chaque jour des centaines de personnes seraient expulsées vers la Syrie à partir de la région d'Hatay, dans le sud du pays.
Les témoignages récoltés évoquent des renvois d'enfants sans leurs parents, d'une femme enceinte, et même de Syriens étant enregistrés auprès des autorités turques. Ce qui leur confère pourtant en principe le statut « d'invité », avec notamment un accès gratuit aux soins.
Or, toujours selon le rapport d'Amnesty, ces expulsions en dissuaderaient d'autres de se signaler aux autorités et de bénéficier donc de cette protection, les plongeant dans une plus grande précarité encore.
Amnesty dénonce l'illégalité, l'inhumanité et l'ampleur du phénomène. D'autant plus que les retours sont quasiment impossibles : les points de passage légaux à la frontière étant désormais réservés aux seuls blessés graves.
Les migrants seraient donc pour la plupart contraints de rester dans des camps au nord de la Syrie, dans des conditions extrêmement difficiles.