François Hollande au Moyen-Orient: une tournée aux enjeux multiples

Le président François Hollande démarre samedi 16 avril une tournée au Moyen-Orient. Il se rendra d’abord au Liban, en Égypte et enfin en Jordanie. Il y aura trois grandes préoccupations au programme de ce déplacement : la lutte contre l’organisation État islamique, la résolution des conflits syriens et libyens et enfin la crise des migrants.

Première étape pour François Hollande : Beyrouth. Une visite de travail délicate puisque le Liban est sans président depuis bientôt deux ans. François Hollande parlera des réfugiés. Il se rendra d’ailleurs dans un camp pour rencontrer des familles syriennes candidates à l’exil en France.

Avant de s’envoler pour l’Égypte, le chef de l’État compte aussi marquer le soutien de la France à l’armée libanaise. Plus facile à dire qu’à faire. D’autant que le fameux contrat « Donas » qui prévoyait de fournir pour 3 milliards de dollars d’armement français au Liban, grâce un financement saoudien, a été annulé par Riyad.

Ensuite, François Hollande se rendra au Caire pour parler de contrats qui cette fois-ci auront plus de chance de voir le jour. Le président sera accompagné d’hommes d’affaires français, mais c’est en tête à tête qu’il s’entretiendra avec le président Abdel  Fattah al-Sissi. Ils parleront de lutte contre le groupe Etat islamique aussi bien en Syrie qu’en Libye. Au Caire, François Hollande n’échappera toutefois pas à la question des droits de l’homme. Selon un diplomate français, le chef de l’État entend sur ce sujet porter des « messages » de façon « discrète et efficace ».

Dernière étape enfin, la Jordanie. Le président se rendra notamment sur la base aérienne Prince-Hassan, d'où décollent les avions français pour bombarder le groupe Etat islamique en Irak et en Syrie.


La France veut impliquer davantage de pays dans le processus de paix israélo-palestinien

Avant son départ pour le Proche-Orient, le chef de l'Etat a reçu le président palestinien Mahmoud Abbas à Paris. L'objectif de cette entrevue était de faire le point sur l'initiative de la France qui cherche à organiser une conférence internationale sur le conflit au Proche-Orient.

Mahmoud Abbas a affirmé son soutien « total et absolu » à l'initiative française. Après deux décennies d'échecs, le processus de paix israélo-palestinien est en état de mort clinique. La France souhaite donc élargir le groupe des pays impliqués, comme l'a expliqué François Hollande : « L'initiative de la France consiste à rassembler la communauté internationale autour de ce processus qui doit conduire à la paix. D'abord réunir tous les partenaires : bien sûr le Quartet, mais aussi d'autres pays qui sont également conscients de la situation et qui veulent participer à son règlement. Nous considérons que c'est la meilleure voie, et que c'est celle qui peut conduire à la reprise des négociations dans le cadre que l'on connaît. »

La France envisage une première réunion internationale sans les Israéliens ni les Palestiniens. Le calendrier de l'initiative française est encore flou.

De leur côté, les Palestiniens ont un projet simultané. Celui de porter devant le Conseil de sécurité de l'ONU une résolution condamnant la colonisation israélienne.

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