Avec notre envoyé spécial à Lima, Florent Guignard
A peine arrivé sur le sol péruvien, les premiers mots de François Hollande ont été une fois de plus pour la Syrie. Une première déclaration à la presse française, une seconde ensuite aux côtés de son homologue péruvien. Le président français met en scène son activisme diplomatique.
Dès sa descente d'avion, il s'est rendu directement à son hôtel pour une conférence téléphonique à quatre : une initiative européenne pour « sensibiliser Barack Obama », dit-on dans l'entourage de François Hollande, « montrer une force commune » face à l'engagement prudent des Américains et face au double jeu de Moscou.
Contradiction de Poutine
Le président français peut avoir en travers de la gorge les engagements publics pris à ses côtés par Vladimir Poutine lors de sa visite express au Kremlin en novembre dernier. Le président russe s'était engagé à cibler les terroristes de l'organisation Etat islamique. Avec le résultat que l'on sait : l'aviation russe bombarde essentiellement l'opposition modérée à Bachar el-Assad.
C'est particulièrement le cas autour d'Alep, dont le sort préoccupe fortement François Hollande, selon son entourage. « On ne pouvait pas rester silencieux », a dit le chef de l'Etat. Face à son opinion publique, le président français s'inquiète aussi de la crise des réfugiés. Un nouvel afflux massif fragiliserait encore un peu plus la cohésion de l'Europe. Un dommage collatéral qui ne fâcherait pas Vladimir Poutine.