Avec notre correspondante à Amman, Angélique Férat
Depuis quelques jours une campagne a lieu sur Twitter : on y voit des photos d'enfants amaigris. Sur Facebook, une femme lançait un appel désespéré aux forces irakiennes et la coalition internationale à bombarder Falloujah avec des armes chimiques pour que son calvaire se termine.
Les nourrissons et les vieillards meurent de faim. La nourriture et les médicaments ont disparu de la ville. En février, le gouverneur d’al-Anbar demandait qu’un pont aérien soit organisé pour ravitailler la ville. La demande est restée sans suite. Les Nations unies admettent que les autorités de Bagdad leur ont refusé l'accès à la ville.
« A 20 kilomètres de Falloujah il y a une base aérienne, témoigne Abdel Malek al-Saadi, l'une des autorités religieuses sunnites originaire de la région d'al-Anbar. Pourquoi les avions français ou anglais de la coalition peuvent lancer des bombes sur Falloujah et pas de la nourriture ? Pourquoi le gouvernement irakien ne demande pas à l'armée de distribuer de la nourriture aux civils seulement ? Cette histoire de Daech est une excuse pour punir Falloujah. »
Falloujah est une ville symbole. C'est la ville qui a résisté à l'invasion américaine, la ville qui a été la première à manifester contre le gouvernement de Bagdad en 2013, lançant un mouvement de rébellion dans toutes les régions sunnites.