Notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Les vingt-sept employés d’Al-Arabiya et sa filiale al-Hadath à Beyrouth n’ont été prévenus de la fermeture des bureaux des deux chaînes que quelques heures avant l’annonce de la décision.
Les raisons sécuritaires invoquées par la direction des deux chaînes n’ont pas convaincu le ministre libanais de l’Information. Ramzi Jreije a déclaré que les autorités libanaises n’ont pas été informées de menaces planant sur le personnel ou les locaux des deux télévisions pro-saoudiennes. Le ministre a laissé entendre que cette décision pourrait s’inscrire dans le cadre des tensions apparues ces dernières entre l’Arabie saoudite et le Liban.
En février, Riyad avait annoncé l’annulation d’un don de trois milliards de dollars destinés à équiper les forces armées libanaises de matériel acheté à la France. Raison invoquée : l’hégémonie du Hezbollah pro-iranien sur les décisions du gouvernement libanais.
Quelques heures après la décision d’Al-Arabiya, des inconnus ont saccagé les locaux du quotidien panarabe saoudien Al-Charq Al-Awsat, situés en plein cœur de Beyrouth. Les jeunes gens entendaient protester contre une caricature jugée insultante et montrant le drapeau libanais portant l’inscription suivante : « l’Etat libanais, un poisson d’avril ».
Ces deux incidents survenus en l’espace de quelques heures seulement ne sont pas liés en apparence. Mais ils illustrent la dégradation des relations entre le Liban et l’Arabie saoudite.