Après d'autres pays du Golfe, le Koweït s'apprête à chasser des Libanais

Le Liban reste dans la tourmente, depuis que les tensions entre le Hezbollah et les monarchies pétrolières arabes ont atteint un pic, mi-février. Riyad et ses alliés du Golfe ont sanctionné Beyrouth, qu'ils jugent sous la coupe du rival iranien. Et les expulsions de Libanais, accusés d'« affinités » avec le Hezbollah, se multiplient au sein des quelque 400 000 Libanais de la diaspora présente dans le Golfe.

Avec notre correspondante à Beyrouth,  Laure Stephan

Après les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite et Bahreïn, c'est le Koweït qui s'apprête à expulser des Libanais. On estime qu'ils sont plusieurs dizaines à avoir été renvoyés du Golfe depuis le début de la crise. « Les proportions ne sont pas grandes. Cependant, l'impact symbolique, psychologique est grand, parce qu'on ne sait pas ce qui suit, et parce que ce qui est en cause, ce sont les transferts des expatriés vers le Liban, et ceux-ci constituent un pilier de l'économie libanaise », explique Sami Nader, économiste.

Les médias du Golfe affirment que les ressortissants expulsés ont « des liens » avec le Hezbollah. Mais au-delà des appartenances communautaires, le sentiment de vulnérabilité est partagé par tous les expatriés libanais, affirme Doha Chams, journaliste, qui suit le dossier des expulsions au quotidien Al-Akhbar. « Tous les Libanais ont commencé à effacer les statuts Facebook, les tweets qui parlent du Liban ou du Hezbollah. Si les Libanais sont visés, c'est parce que celui qui est visé, c'est le Hezbollah, ce sont les chiites. Mais il y a autre chose : dans les pays du Golfe, il y a une crise économique. C'est donc une façon de se débarrasser d'une main d'œuvre qui n'est plus désirable. »

Pour les Libanais du Golfe, un sentiment : celui de faire les frais de tensions politiques qui les dépassent.

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