Avec notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul
« Si un terroriste s'approche de quelqu'un armé d'un couteau, c'est un devoir religieux – un commandement - que de le tuer ». C'est le Grand Rabbin séfarade Yitzhak Yosef qui l'affirme lors de son sermon télévisé hebdomadaire. Et il cite à l'appui un passage du Talmud : « Celui qui vient te tuer, tue-le en premier ».
Le Grand Rabbin estime encore qu'il ne faut pas craindre les tribunaux ni un chef d'état-major, même s'il proclame le contraire. Une référence aux propos tenus le mois dernier par le commandant en chef de l'armée israélienne. Le général Gadi Eizenkot avait suscité un débat passionné pour avoir prôné un usage proportionnel de la force par les soldats. « Je ne veux pas, quand une fille de 13 ans a une paire de ciseaux ou un couteau dans la main et qu'elle se tient à distance de soldats, que l'on vide un chargeur sur elle », avait-il notamment affirmé devant des lycéens.
Des éléments de l'aile droite de la coalition gouvernementale avaient répliqué que ces mots risquaient de provoquer l'hésitation chez les soldats et donnaient raison à ceux qui accusent les Israéliens de recours disproportionné à la force. Un argument avancé par les défenseurs des droits de l'homme qui accusent les forces de l'ordre israéliennes d'avoir la gâchette trop facile.
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