Avec notre envoyé spécial à Téhéran, Daniel Vallot
Dès l’ouverture du scrutin, de longues files d’attente se sont formées devant les bureaux de vote de la capitale iranienne. Cette affluence peut s’expliquer par un taux de participation important, mais aussi par la complexité du vote, puisque les électeurs avaient besoin de temps, souvent plus de dix minutes, pour inscrire les noms des candidats sans se tromper sur deux bulletins différents.
L’enjeu du scrutin, c’est le soutien à la politique d’ouverture de Hassan Rohani. Or, dans le centre de Téhéran, les partisans du président iranien se sont visiblement massivement mobilisés. En revanche, dans le sud, dans les quartiers plus défavorisés de la capitale, un grand nombre d’électeurs affirment avoir voté pour les conservateurs par hostilité à cette politique d’ouverture. Une politique qui menace à leurs yeux les fondements et les valeurs de la République islamique.
A noter que les résultats de la capitale iranienne ne seront pas connus avant plusieurs jours. Le camp modéré espère obtenir une majorité franche au Parlement, mais il espère également progresser au sein de l’Assemblée des experts, afin de peser sur le choix du futur Guide suprême, lorsqu’il faudra trouver un successeur à l’ayatollah Khamenei.
Une ambiance bon enfant
Toute la journée, dans les bureaux de vote, on a assisté à une ambiance bon enfant, rapporte notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi. Les électeurs s'asseyaient côte à côte pour remplir leur bulletin. Beaucoup avaient enregistré les noms des candidats sur leurs smartphones alors que d'autres avaient apporté un prospectus électoral avec la liste des candidats.
« Ce vote est crucial parce qu'il va déterminer l'orientation du pays », déclarait un électeur téhérani qui a voté pour les réformateurs. La télévision a également montré des files d'attente de plusieurs centaines de mètres dans les villes de province.
A Téhéran, les réformateurs semblent avoir largement mobilisé leurs partisans. Mais il n'est pas clair comment la province a voté. En tout, pour permettre à tous les électeurs de voter, les autorités ont prolongé à plusieurs reprises le vote.
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