Avec notre correspondante à New-York, Marie Bourreau
Tour à tour, les 15 ambassadeurs du Conseil de sécurité des Nations unies ont pris la parole et rivalisé d'adjectifs pour dire toute leur horreur devant les images diffusées des corps décharnés. « Il y a des personnes dans Madaya mais pas de vie » a ainsi résumé le représentant adjoint du Royaume-Uni.
Mais les mots révoltés du Conseil de sécurité tardent à se concrétiser en action sur le terrain, malgré plusieurs résolutions exigeant un accès humanitaire sans entrave et qui sont restées lettre morte. L'ONU pointe d'ailleurs la responsabilité du régime syrien, sur 91 demandes de convois humanitaires adressées, seulement 13 ont pu acheminer de l'aide.
Cette aide humanitaire en Syrie prend une tournure très politique à moins de dix jours des négociations de paix qui doivent rassembler gouvernement syrien et membres de l'opposition, chaque camp y voyant l'occasion de maximaliser leur position juste avant les pourparlers.
« L'accès des secours ne saurait être une faveur du régime syrien » a prévenu l'ambassadeur français à l'ONU, qui a rappelé que cela constituait une obligation absolue du droit international.