Syrie: Ban Ki-moon dénonce le siège comme un «crime de guerre»

Le secrétaire général de l'ONU a pris la parole jeudi pour dénoncer les crimes de guerre que représentent les sièges des villes, comme celle de Madaya, où les populations sont soumises à la famine. Il pointe la responsabilité du régime syrien. Sans la nommer directement, il vise aussi l'opposition à Bachar el-Assad. Un langage inhabituellement très offensif de Ban Ki-moon qui cherche à accroître la pression sur les parties qui doivent négocier un plan de paix dès le 25 janvier à Genève.

Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau

C'est la première fois que l'ONU à travers la voix de son secrétaire général affiche une position aussi claire sur le sort des villes assiégées en Syrie. « Soyons clairs : l'utilisation de la famine comme arme est un crime de guerre, a déclaré Ban Ki-moon, jeudi. Toutes les parties, y compris le régime syrien qui a pour mission première de protéger les civils syriens, se rendent coupables de cela et d'autres atrocités qui sont interdites par les lois humanitaires internationales. Les Etats de la région et au-delà, qui peuvent avoir une influence, doivent mettre la pression sur les parties pour obtenir un accès humanitaire libre et prolongé dans toute la Syrie. »

L'ONU accentue la pression

Cette pression de l'ONU sera encore accentuée par une réunion en urgence ce vendredi du Conseil de sécurité. L'organisation espère obtenir ce qu'elle appelle des « mesures de confiance » en levant les sièges et en améliorant le sort des civils et cela à onze jours du début des négociations de paix entre le régime syrien et l'opposition.

Quant à saisir la CPI pour dénoncer ces crimes de guerre, c'est une étape que l'ONU n'est pas encore prête à franchir. Elle ne doit pas braquer le gouvernement de Bachar el-Assad à la veille de ces négociations critiques pour l'avenir de la Syrie.


■ Convoi humanitaire

Après un premier convoi humanitaire lundi, ce jeudi, c'est un deuxième convoi de 44 camions remplis de nourriture et de médicaments qui est parvenu dans la ville Madaya, à une quarantaine de kilomètres de Damas, pour secourir les habitants affamés.

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