Depuis plusieurs mois la colère gronde dans la région. Des groupes chiites estiment que le Premier ministre Haïdar al-Abadi est trop inféodé à l'Iran. D'autres groupes estiment au contraire qu'en se rapprochant tout dernièrement encore plus des Etats-Unis et de l'Arabie saoudite, il trahit la communauté chiite. L'Arabie saoudite apporte un soutien sans faille aux groupes sunnites, notamment pour venir à bout des jihadistes d'al-Qaïda.
Enfin, d'autres groupes, essentiellement des tribus locales, ont recours à la rapine et au vol puisque les caisses de l'Etat sont vides. Une situation intolérable pour le pouvoir central. De la région de Bassorah, l'Irak tire pratiquement 89% du pétrole qu'il vend.
Lundi dernier, pour tenter de reprendre la main, Haïdar al-Abadi a présidé, symboliquement, un Conseil des ministres dans la ville. Il a dépêché aussi des renforts militaires et policiers. Une trentaine de personnes ont été arrêtées, des armes saisies, mais il en faudra bien plus pour ramener le calme et la sécurité dans la région.
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