Avec notre correspondante à Amman, Angélique Férat
La police, l'armée ainsi que des volontaires sunnites ont tenté d'atteindre le centre-ville cette semaine, mais ils ont échoué. D'après des sources locales, les forces spéciales américaines, tout juste arrivées en Irak, seraient sur place en renfort.
Reste qu’à l'intérieur de Ramadi la situation est complexe. Une partie des quartiers est tenue par le groupe Etat islamique et l'autre, par des tribus opposées au gouvernement de Bagdad. Et au milieu de tout cela, il y a toujours des civils. En tout, plus de 15 000 familles seraient coincées à Ramadi, soit environ 50 000 personnes.
« Il y a une seule sortie possible pour les civils. Et ce check-point est tenu par des milices chiites comme le Hezbollah, déclare le sheikh Abdelkader al-Naief. Les gens ont peur, on a vu ces vidéos d'exécutions de civils. 1 300 personnes ont disparu à al-Anbar.En face, l'organisation Etat islamique ne laisse pas les gens quitter les quartiers qu’il contrôle. Le gouvernement aurait dû organiser des camps avec des caravanes dans un lieu sûr ».
Les bombardements se sont intensifiés ces derniers jours et les civils multiplient les appels à l'aide. Il n’y a plus de nourriture fraîche, l'électricité est coupée et les médicaments sont rares. Les milices chiites, ces volontaires qui combattent le groupe EI, sont tenues à l'écart de Ramadi pour l’instant, mais elles sont proches de la base d’Habbaniya.
Depuis le printemps, la ville échappe au contrôle du gouvernement local et des autorités. Sa reprise s’annonce difficile. Cela fait 18 fois que l'armée irakienne tente une opération.