« Nous sommes entrés dans le centre de Ramadi depuis plusieurs fronts et nous avons commencé à purger les quartiers résidentiels », a déclaré le porte-parole des services de lutte antiterroriste irakiens. Fortes de ce succès, les autorités irakiennes promettent de reprendre la ville aux combattants de l'organisation Etat islamique avant la fin de l'année.
Plus facile à dire qu’à faire. Si des soldats irakiens sont bien entrés dans une partie de la ville, ils avancent avec prudence face à la menace des snipers, des véhicules et des habitations piégés, et d’éventuels kamikazes.
Située à une centaine de kilomètres à l'ouest de Bagdad et chef-lieu de la vaste province majoritairement sunnite d'al-Anbar, Ramadi avait été conquise en mai par le groupe Etat islamique. Depuis, les forces gouvernementales tentent de la reprendre avec le soutien de frappes aériennes de la coalition internationale dirigée par Washington. En vain. Certains estiment qu'il ne reste pas plus de 300 combattants de l'organisation jihadiste dans la ville.
Depuis la prise de Ramadi, le groupe terroriste est sur la défensive. Il a perdu Tikrit et Baïji, au nord de Bagdad, où une coalition de milices principalement chiites est intervenue.
Une situation très floue
Plusieurs officiels irakiens ont promis une reprise de la ville dans les 72 heures, rapporte notre correspondante à Amman, Angélique Férat. Il y a bien eu une offensive ce mardi comme il y a 15 jours mais les pertes ont été lourdes des deux côtés. Et il y a eu un repli. La plupart des rues et des bâtiments sont piégés. L’organisation Etat islamique utilise des tireurs d’élite. L’armée aurait perdu 300 hommes en 10 jours selon des sources locales.
A Ramadi, l’armée irakienne et des volontaires sunnites sont à la manœuvre. Les milices chiites de la mobilisation populaire sont pour l’instant tenues à l’ écart, une tactique politique pour ménager la communauté sunnite. Les civils craignent ces milices. Elles se sont rendues coupables de lynchages et d’exactions envers les populations sunnites qui vivaient sous le contrôle du groupe EI.
Des civils justement qui ont à nouveau lancé un appel de détresse soulignant qu’ils ne pouvaient pas quitter la ville. Le général américain responsable des frappes de la coalition internationale a reconnu que des familles sont utilisées comme bouclier humain par les jihadistes de l’EI. La coalition a intensifié ses frappes ces dernières semaines. Des vidéos montrent chaque jour des femmes et des enfants mutilés par les bombardements.