Irak: l’EI a lancé l’une de ses plus importantes offensives

L’organisation Etat islamique a lancé une vaste offensive près de la ville de Mossoul, dans le nord de l’Irak. Plusieurs centaines de jihadistes sont engagés dans cette opération, la plus importante depuis plusieurs mois.

Jusqu’où ira le groupe Etat islamique (EI) ? On le disait affaibli, essuyant les bombardements de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis, les frappes russes, les offensives terrestres des armées irakienne, syrienne, mais aussi des troupes kurdes.

Pourtant contre toute attente, l’organisation jihadiste a lancé cette semaine une série de nouvelles attaques dans le nord de l’Irak. Son objectif : afficher sa force de frappe. Montrer que ses combattants ont toujours des ressources et que leur volonté expansionniste est intacte.

La meilleure défense, c'est l'attaque

Selon les experts, l’EI a été rattrapée en 2015 par la réalité. Le califat autoproclamé en 2014 s’est heurté à l’impératif de tout Etat : préserver son intégrité territoriale. Sur ce point, les jihadistes ont échoué. Lors de l’année écoulée, ils ont perdu plusieurs des villes irakiennes qu’ils contrôlaient jusque-là, Tikrit, Sinjar et, plus récemment, une partie de Ramadi, chef-lieu de la province d’al-Anbar, la plus grande du pays.

Alors pour tenter d’inverser cette tendance, leur stratégie est simple : la meilleure défense c’est l’attaque. Quatre offensives simultanées sont actuellement menées dans le nord de l’Irak, près de la ville de Mossoul, considérée par le groupe Etat islamique comme sa capitale dans ce pays.

Trois cents jihadistes lourdement armées sont engagés dans la lutte. Des combats acharnés, sans doute les plus importants de cette année. Cette nouvelle bataille est d’ailleurs décrite par un haut gradé américain en Irak comme une attaque jihadiste préventive.


Près de 200 jihadistes tués

Selon le dernier décompte du Pentagone, 187 jihadistes ont été tués rien que dans les offensives menées cette semaine. Ils faisaient partie de l'équivalent d'un bataillon du groupe Etat islamique, quelques 500 hommes, qui, mercredi, avaient mené une première offensive dans la province de Ninive, au nord de l'Irak.

Dans un premier temps, les jihadistes ont réussi à pénétrer à l'intérieur des zones tenues par les forces kurdes. Mais les avions de cinq nations sont venus en aide aux peshmergas. Ils ont largué près de 100 munitions à guidage de précision, tuant de nombreux jihadistes, a déclaré un porte-parole de l'armée américaine.

Pourtant, le soutien aérien n'est pas sans risque pour les troupes au sol. Alors qu'ils étaient engagés dans des combats contre des positions de l'EI près de Fallouja, 10 soldats irakiens ont été blessés ou tués ce vendredi. Ils ont été victimes d'une frappe aérienne de la coalition qui visait les jihadistes. Le Pentagone a réagi, assurant que toute allégation grave ferait l'objet d'une enquête.

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