Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
Daech est un Etat, ont rappelé l'ensemble des ministres des Finances qui avaient fait le déplacement à New York. C'est ce qui fait sa force, mais c'est aussi son talon d'Achille. Car le groupe Etat islamique a besoin d'argent : il lui faut près de 74 millions d'euros par mois pour subvenir aux besoins des populations qui vivent sur son territoire.
En coupant les vivres du l’organisation qui fait de la contrebande de pétrole, de l'extorsion et du trafic d'antiquités son fonds de commerce, la communauté internationale espère limiter son influence.
Pression sur la Turquie
Mais cela suppose la coopération de tous les pays et en particulier de la Turquie par laquelle transite le plus gros volume de pétrole. « La Turquie en tant qu'Etat doit, elle le fait déjà, mais elle doit le faire totalement et complètement, lutter contre toutes les formes de trafic qui peuvent venir de Daesh. C'est une obligation qui s'impose à la Turquie comme à d'autres pays limitrophes ou plus éloignés », a rappelé Michel Sapin, le ministre français des Finances.
La résolution est claire. Elle demande à tous les gouvernements, mais aussi au secteur privé et bancaire de traquer les flux illicites de capitaux. Les pays ont quatre mois pour présenter leurs dispositions. Et si rien n'est fait, l'ONU se réserve la possibilité de les sanctionner avec des gels d'avoirs par exemple.
Cette résolution était primordiale pour accroître la pression politique sur l’organisation terroriste. Son application sera cruciale pour obtenir un effet.