Syrie: un hôpital soutenu par MSF attaqué aux barils d’explosifs

L’ONG Médecins sans frontières a annoncé, mardi 1er décembre, qu’un des hôpitaux qu’elle soutenait en Syrie avait été touché samedi par une attaque aux barils d’explosifs. Selon le dernier bilan, cette attaque a fait 7 morts et 47 blessés. Ce type de bombardement est caractéristique, selon les observateurs, de ce qu'ils appellent les attaques « à double impact ». Explications.

L’hôpital se situe dans la région de Homs, dans le sud-est de la Syrie, une zone de l’opposition assiégée par le gouvernement syrien, a indiqué l’ONG. Samedi, vers 09h40 (07h40 TU) locales, un premier baril d'explosifs a été largué depuis un hélicoptère sur une zone peuplée de la ville de Zafarana (au nord-est de Homs), tuant un homme et une jeune femme. Seize autres personnes ont été blessées. Ces dernières « ont été transférées d'urgence par les équipes de secours à l'hôpital le plus proche, l'hôpital de Zafarana, supporté par MSF », précise Pierre Boulet-des-Bareau, coordinateur pour la Syrie chez MSF, joint par RFI depuis Bruxelles. 

Il poursuit : « Là, environ 40 minutes après, il y a eu un deuxième lâcher de deux barils d'explosifs sur l'entrée de l'hôpital et là 31 patients ont été blessés dont du personnel de santé. Le bilan total est de 7 morts et 47 blessés dont la moitié sont des femmes et des enfants, et des personnes âgées. Donc la moitié sont des civils. »

Attaque à double impact

Les spécialistes parlent d'une attaque à « double impact » pour désigner ce type de bombardement. Autrement dit, il s'agit d'un bombardement qui vient toucher les personnes venues sauver les victimes d'une première attaque ou bien un bombardement qui touche un hôpital où sont acheminées les victimes d'une première attaque.

L'ONG reconnaît que le niveau de violences ne cesse d'augmenter en Syrie, notamment à l'encontre des civils : « Depuis quelques mois maintenant, on assiste à une escalade des bombardements sur des sites à forte population, sur des sites publics, des écoles, des marchés, des airs de jeux. [...] L'exemple de Zafarana est malheureusement un cas qui se répète régulièrement chaque semaine. Depuis janvier 2015, au total 34 hôpitaux supportés par MSF ont été bombardés, partiellement ou entièrement détruits [...]. On se demande à quel moment cela va s'arrêter », s'inquiète l'humanitaire.

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