Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Jeremy Corbyn, qui a lui-même si souvent par le passé voté contre son parti, a finalement décidé de laisser les députés travaillistes se prononcer selon leur conscience. Le leader du Labour s’oppose à toute intervention militaire en Syrie et voulait imposer la discipline du parti à ses parlementaires, mais la question des frappes aériennes divise violemment le Labour et plusieurs membres de son équipe, favorables à des bombardements, avaient prévenu qu’ils démissionneraient. La décision de Jeremy Corbyn lui évite un éclatement de son cabinet fantôme et une rébellion ouverte de ses députés.
Elle permet aussi à David Cameron de demander le feu vert du Parlement dès cette semaine. Le Premier ministre a, dans un communiqué lundi soir, annoncé la tenue d’un débat puis d’un vote mercredi. Jeremy Corbyn avait demandé au chef du gouvernement conservateur de retarder ce vote et de prévoir deux jours pour que tous les députés puissent exprimer leur opinion, mais David Cameron a préféré allonger la durée du débat : c’est donc au terme de quelque neuf heures de discussions que les députés se prononceront tard dans la soirée de mercredi.
David Cameron pense désormais avoir une majorité suffisante pour remporter ce vote et veut lancer au plus vite les premiers raids aériens de la Royal Air Force en Syrie.
Après la France, l'Allemagne s'est de son côté dit ouverte à la participation de l'armée syrienne dans la lutte internationale contre l'organisation de l'Etat islamique. Ces déclarations du porte-parole du gouvernement et de la ministre allemande de la Défense font suite aux propos de Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française, vendredi 27 novembre. Paris et Berlin précisent que l'armée syrienne pourra être associée à ces efforts à condition qu'elle ne soit plus dirigée par Bachar el-Assad, le président syrien. Avec ces déclarations, qui marquent un tournant dans la diplomatie européenne, c'est un double message qu'adressent la France et l'Allemagne.