Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
La guerre intestine déclenchée au sein du Labour est sans pitié : campant fermement sur ses principes, Jeremy Corbyn a écrit aux députés travaillistes pour les prévenir qu'il s'opposerait aux bombardements des avions britanniques contre le groupe Etat islamique en Syrie.
Puis face au déluge de critiques de certains de ses députés favorables à ces frappes, il a alors décidé d'en appeler au jugement des militants travaillistes qui l'ont porté en masse à la tête du parti en septembre et dont il sait qu'ils sont comme lui majoritairement pacifistes.
Contraindre par la base
Jeremy Corbyn espère ainsi torpiller l'autorité de ses députés et leur opposer l'opinion de la base pour les contraindre à rester disciplinés derrière lui. Mais déjà, beaucoup de parlementaires travaillistes ont dénoncé un procédé qu'ils n'estiment pas digne d'un leader de parti et ceux qui veulent soutenir des frappes en Syrie entendent voter librement.
Certains menacent de démissionner du cabinet fantôme du Labour et d'autres commencent tout haut à remettre en question la capacité de Jeremy Corbyn à diriger le parti.
→ A (RE)LIRE : Mobilisation à Londres contre les frappes britanniques en Syrie
Le Labour doit se réunir lundi pour définir une ligne officielle mais aussi et surtout décider si les députés devront suivre ou non les consignes du parti. La réunion s'annonce tout sauf pacifique...